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ALUMINIUM. 155

Blandy de Londres prit en 1850 un brevet pour un composé
appelé par lui métal chéoplastique et dans lequel entrait de
l'argent, du bismuth et des traces d'antimoine. Cet alliage a
été complètement détrôné par la découverte du caoutchouc
durci, pour le mode d'emploi duquel on a beaucoup em-
prunté aux procédés de Blandy. Nous croyons donc inutile de
décrire les procédés imaginés parle docteur Blandy pour l'ap-
plication de son métal. Nous ne dirons rien non plus des al-
liages d'étain, dont les plus connus sont ceux du docteur
Wood et du docteur Weston.
Aluminium. — La découverte de l'aluminium, ou plutôt
de sa préparation à l'état métallique (car il avait été découvert
auparavant par Wœhler, le célèbre professeur de l'université
de Gœttingen), a frappé vivement l'attention publique dans
ces dernières années. Elle a conquis une juste popularité au
savant chimiste M. H. Deville, dont la science n'était aupara-
vant appréciée que dans le monde savant.
Extraire de l'argile, si commune partout, un métal analogue
aux métaux précieux par sa résistance à l'action de l'air, aussi
léger que le verre (la densité de l'aluminium n'est que de 2,56
à 2,G7, suivant qu'il est fondu ou laminé), comparable à l'ar-
gent, quant à l'aspect, bien qu'un peu bleuâtre, doué de
beaucoup de ténacité, et par suite susceptible de nombreuses
applications, soit seul, soit à l'état d'alliages avec d'autres
métaux, c'était à coup sûr obtenir de curieux et intéres-
sants résultats, bien dignes de frapper vivement l'attention
publique.
L'aluminium s'obtint d'abord par la décomposition du
chlorure d'aluminium au moyen du sodium; mais le prix du
sodium métallique rendait ce procédé très-coûteux; heureu-
sement M. Sainte-Claire Deville est parvenu à le produire par
l'action du chlorure de potassium sur un alumino-fluorure
de sodium, dont on a découvert des dépôts considérables au
Groenland.
Nous avons vu que ce métal est assez malléable pour per-