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OBTURATEURS ET PALAIS ARTIFICIELS. 217
médecine. Dans cet ouvrage, intitulé : Traité des principaux
objets de médecine, on lit à la page 8 du tome 1 er : « Un enfant
<( avait le palais fendu depuis le voile jusqu'aux dents inci-
« sives; M. Lemonnier, très-habile dentiste, essaya (en 1704)
« avec succès de réunir les deux bords de la fente ; il fit d'a-
« bord plusieurs points de suture pour les tenir rapprochés,
« ensuite il les rafraîchit avec un instrument tranchant. Il y
« survint une inflammation qui se termina par suppuration;
« celle-ci fut suivie de la réunion des deux lèvres de la plaie
a artificielle. L'enfant fut parfaitement guéri. » (Nélaton,
2 e vol.)
La première idée et la première exécution de cette opéra-
tion reviennent donc à un dentiste français; c'est ensuite le
professeur Roux qui, par ses succès, lui a fait prendre rang-
dans la science. Elle a été modifiée heureusement par A. Bé-
rard, Smith, Hamilton, Diefï'enbach, Fergusson, Langenbeck
et autres. Mais nous ne saurions nous y arrêter plus long-
temps, car elle n'est pas du domaine du dentiste proprement
dit; quant à ceux qui sont assez autorisés pour la pratiquer,
ils sauront bien en trouver les détails dans les ouvages de
chirurgie.
A l'art dentaire appartient la construction des obturateurs
et palais artificiels, applications qui ne sont pas toujours pal-
liatives et propres à employer en dernier ressort, car il est
possible que dans bien des cas la combinaison du traitement
chirurgical et d'une pièce mécanique donne des résultats
plus parfaits. Ainsi dans les cas de divisions palatines, l'opé-
ration ordinaire de la staphyloraphie exige que l'on coupe
certains muscles des plus importants à l'exercice de la parole
;
or, en se contentant de réunir, selon la manière ordinaire, les
deux moitiés de la luette et celles de la partie postérieure du
voile du palais, pour obturer à l'aide d'un voile artificiel la
partie antérieure de la division, voile artificiel qui n'en devra
pas moins s'étendre sur la portion réunie, on réussit, par la
conservation des muscles, à améliorer singulièrement l'arti-